
S.T.O. Les oubliés de la victoire
En 1945, environ 650 000 Français, forcés de travailler pendant deux ans pour l'effort de guerre nazi, regagnent leur foyer. On les désigne comme les S.T.O., pour Service du travail obligatoire ; trois lettres qu'ils traîneront toute leur vie comme un poids. Considérés au mieux comme des peureux, au pire comme des collaborateurs, ils ont été effacés de la mémoire collective. Après des décennies de silence, les derniers survivants et leurs enfants font entendre leurs témoignages. Ces hommes, séparés de leur famille alors qu'ils étaient jeunes adultes, ont sacrifié leur jeunesse. Mais, à leur retour, leurs souffrances ne pèseront pas beaucoup dans l'opinion. Contrairement aux prisonniers de guerre, ils n'ont pas pris les armes. Contrairement aux résistants, ils ne se sont pas opposés à l'ennemi et, contrairement aux déportés, ils ont moins enduré. Ce sont les oubliés de la victoire.