
Nouvelle Vague
**« À bout de souffle » – le film qui ne respire jamais, mais qui nous souffle à l’envers.** --------- Il marche dans les ruelles de Paris, le regard chargé d’un futur qui n’existe pas encore. Jean‑luc, le décapant, le fusée‑voiture qui tourne à l’envers : il veut capturer le temps qui décolle, l’instant qui s’effrite. **CUT** – un clignotement de néon, la caméra qui saute comme une pensée. **Godard** (voix off, un martini à la main) : « Pourquoi les plans durs, quand la vie se tranche en fragments ? » Patricia — une femme qui ne fait pas que regarder le monde, elle le découpe. Elle se faufile dans le scénario comme une bande d’oiseau qui s’échappe d’une cage d’argent. **SFX :** le bruit d’une caisse enregistreuse, le cliquetis d’une sèche‑ligne. Le bruit devient le dialogue. > « Je ne sais pas où je vais, mais je ne garde pas le silence. » Un plan serré sur la main qui fume, le filtre qui filtre les mots. La scène se coupe, la vie s’interrompt, la bande son reprend le souffle de la rue. --------- Un car, un Holden, un dépassement qui ne suit aucune règle. Michel, le dupeur, le cri d’un idiot qui se croit dernier : « Je suis un héros ! » La caméra le suit sans fil, sans voile, comme si l’œil était la seule vérité. **CUT** – la police qui s’éveille, les sirènes qui se frottent à la bande. La narration devient un graffiti : > « Être ou ne pas être, n’est plus une question. Le plan est déjà brûlé. » Patricia regarde la scène, l’horloge qui claque, le texte qui défile à l’écran : **« FIN »**. Un noir, un blanc, un silence qui recouvre les mots, un générique qui s’étale comme une note de musique jamais jouée. **Godard** (au plan final, face caméra) : « Et vous, vous avez respiré ? » --------- *Le texte s’effrite, la pellicule qui crie sous le projecteur, la ville qui tourne, le film qui ne s’arrête jamais. En fin de compte, le vrai sujet n’est pas le héros, mais le souffle qui le porte – et le souffle que nous volant *à bout*‑de‑vent.*











